Niché dans les dunes, le Golf du Touquet accueille une faune et une flore de grand intérêt, typique de ces milieux. Parmi celle-ci le Crapaud calamite est un habitant discret mais bien présent au niveau des plans d’eau du parcours de la mer.
Le Crapaud calamite est plus petit que le Crapaud commun et on le distingue aisément de ce dernier du fait de la présence sur son dos d’une ligne jaune clair. Caché le jour, c’est la nuit qu’il est le plus actif. Le mâle dispose de gros sacs vocaux lui permettant d’émettre un chant audible à prêt de 1km à la ronde. Il est à noter qu’étonnement ce crapaud figure parmi les rares espèces d’amphibiens incapable de sauter. Par contre, il est capable de creuser de petits terriers dans les substrats meubles où il hiberne l’hiver ou se repose au frais l’été.
C’est une espèce dite pionnière car capable de coloniser rapidement des habitats récemment crées. Il affectionne les terrains sableux régulièrement mis à nus avec peu de végétation, comme au niveau des mares du golf et des mares dunaires en général. Le caractère temporaire de son milieu de reproduction permet au Crapaud calamite d’une part de disposer de milieux se réchauffant vite au soleil ce qui favorise le développement de ses têtards et d’autre part d’un milieu pauvre en prédateurs (poissons, insectes ou autres amphibiens prédateurs des œufs ou des têtards…). Sur le golf l’espèce a été contactée en ce début de printemps, en population importante de l’ordre d’une centaine d’individus dans la partie nord du parcours de la mer.
En région Hauts-de-France, la majeure partie de la population se concentre sur le littoral depuis Dunkerque jusque Mers-les-Bains. Les populations de Crapaud calamite à l’intérieur des terres sont surtout liées aux carrières d’extraction de granulats et de sable mais aussi au niveau des terrils où l’espèce y a trouvé des habitats de substitution.
Typique de milieux rares, fragiles et instables le Crapaud Calamite est par conséquent une espèce menacée à l’échelle régionale. Il est également, à l’instar de la majorité des amphibiens du territoire français, intégralement protégé. Par conséquent, si en fin de journée votre balle se met soudainement à avancer lentement d’elle-même, vérifiez à deux fois qu’elle ne dispose pas de quatre pattes et d’une ligne claire sur le dos avant de taper dedans.
Espèces d’intérêt observées au Golf du Touquet :
– Crapaud Calamite
Très nombreux individus répartis en deux principaux secteurs au nord du parcours de la mer
(cf. carte). Estimation de 100-150 individus ce qui correspond à la plus grosse population que
personnellement je n’ai jamais vu (ayant pourtant parcouru de nombreuses pannes du secteur
en 2014-2015 à la recherche de cette espèce). Dans la plantation compensatoire présence
de pontes également. Espèce pionnière cf. article ci-joint.
– Pelodyte ponctué
2 mâles chanteurs entendus à proximité de la plantation (cf. carte).
Espèce menacée et protégée. Présente principalement sur le littoral et très ponctuellement à
l’intérieur des terres. Il apprécie les milieux ouverts. Il se reproduit dans les pannes dunaires,
prairies humides, ornières aux abords des champs, mares, fonds de carrières souvent assez
riches en végétation.
– Rainette verte
Un chœur de mâles chanteurs entendu au nord-est de la mare la plus septentrionale.
Estimation d’une dizaine d’individus. Espèce menacée et protégée.
En région principalement le long du littoral (de Calais à Quend-plage) quelques populations
dans la vallée de la Canche, la plaine maritime flamande, le sud de l’Oise et de l’Aisne.
Elle se reproduit dans des eaux stagnantes d’étendue faible à moyenne et d’une profondeur
de 40 cm à 1 m, ensoleillées, entourées d’une végétation structurée : saules, roseaux, ronciers,
joncs où les adultes se réfugient. Il peut s’agir de mares en lisière de forêt, dans les carrières, les
dunes, ou en contexte bocager. Elle a un mode de vie assez arboricole et peut passer la
journée perchée dans la végétation.
Autres espèces d’intérêt observées :
– Alouette lulu. 2 mâles chanteurs avec parade (cf. cartes). Espèce vulnérable et assez rare en
hauts de France. Elle fréquente les boisements clairs avec secteurs sablonneux ou pierreux, de
préférence entrecoupés de champs.
– Diverses espèces floristiques : Corynéphore blanchâtre (espèce des dunes), Samole de
Valerand (berges en pentes douces), Marisque (Roselières paratourbeuses), Schoin noirâtre
(pannes dunaires – plantations ?).